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L’origine du village de Loucrup

C'est la situation géographique qui est à l'origine de la création du village de Loucrup. En effet, l'endroit est idéalement situé sur la route allant de Bagnères à Lourdes, au sommet d'un col assez difficile à franchir (séparant les vallées de l'Echez et de l'Adour) et avec quelques cours d'eau (Aube, Garleyre) et sources.

Loucrup, situé sur la voie romaine Toulouse-Dax, puis sur la route entre les châteaux de Pau et de Mauvezin, a toujours été un lieu de passage. On trouve en effet à Loucrup la trace du passage des Romains, des Wisigoths, des Maures et même d'Henri IV et de sa mère Jeanne d'Albret, Reine de Navarre. Du passage des Maures, Loucrup conserve deux quartiers appelés Poueyarabe et Mourou.En 1429, le lieu est signalé désert (temporairement, car une communauté installée à Loucrup avait été décrite en 1313) et en 1793, on compte 240 habitants (de nombreuses habitations sont signalées sur le cadastre de 1817). On trouve dans les Archives la nomination d'un Vicaire à Loucrup en 1567. On peut dater la création du village à partir du XVe siècle, son centre historique étant situé route de Layrisse (avec la présence d'un château et d'une église aujourd'hui disparus).

Des anciens de Loucrup ont entendu parler de
charbonniers itinérants qui seraient venus s'installer au village. Des habitations et des exploitations agricoles ont vu le jour au fur et à mesure du déboisement de la forêt. Bûcherons et charbonniers créèrent leur propre résidence en défrichant patiemment toutes les parties arables, ils aboutirent à une commune de 354 Ha 68a 22 ca. On peut penser que ces bûcherons étaient issus de la communauté des exclus (cagots) du village voisin de Montgaillard qui abritait une importante population de cagots. En effet, les métiers des cagots étaient ceux du bois (charpentiers, bûcherons, etc.), une croyance affirmant que le bois ne transmettait pas les maladies comme la lèpre. Voici ce qu'on peut lire dans le livre « En Bigorre... La vie de mon pays » aux presses du Hameau en 1974 - Chapitre 22 : « Au sommet Sud Est du triangle, sur la nationale 637, LOUCRUP fondé au XVIe siècle par les bûcherons des seigneurs de MONTGAILLARD qui défrichaient les terres. ». Parmi les anciens noms de famille de Loucrup, on trouve le patronyme « Canari », caractéristique de la population des cagots.


D'autres personnes les ont certainement rejoints (errants ou exclus d'autres villages) suite aux incendies des villages voisins en 1569. A cette époque les échanges entre les villes et les voies de communication se développant (avec pour moyen de transport le cheval), des personnes sont incitées à s'installer au sommet de cette côte difficile pour permettre au voyageur de se reposer (auberge) et au cheval de souffler et se nourrir après les efforts de la montée (relais). De plus, les hivers étant très rigoureux, la neige devait obliger quelques voyageurs à une halte forcée.

Le village de Loucrup en 1817

On remarque bien que la plupart des habitations (taches rouges) sont situées route de Layrisse.
A cette époque, Loucrup comptait 270 habitants (soit 10 à 15 habitants par maison !).

Les charbonniers itinérants

Parmi les métiers itinérants, il y avait les charbonniers. Ils passaient de commune en commune pour nettoyer les forêts et fabriquer avec le bois coupé, du charbon de bois. Il leur fallait fabriquer de grosses meules agencées de façon très spéciale de façon que le bois se consume sans trop d'air ce qui l'eut réduit en cendres. On voit encore tout au long de nos chemins, des sortes de creux arrondis, ce sont les trous des charbonniers. En grattant un peu, on y trouve encore quelques menus morceaux de charbon. Ces gens, habitants des forêts, avaient souvent maille à partir avec les loups, ils vivaient et devaient organiser leurs vies avec eux. Les femmes, par exemple, installaient leurs bébés dans des sacs qu'elles pendaient dans les arbres de peur que les loups ne les leur volent. Les fumerons éliminés, ils vendaient le charbon en ville où il brûlait sans fumée dans des poêles dépourvus de cheminées. "Marchands de charbon !" criaient-ils dans les rues. "Dis petit charbonnier, un double !" lui répondaient les citadins.

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