Août 1569, désastre dans le Marquisat de Bénac
et dans une grande partie de la Bigorre.
Par sa situation géographique, la région Midi-
En 1569, le vicomte de Terride (catholique)
eut l'ordre du roi de France d'aller faire la guerre aux huguenots (protestants)
de Béarn. Son armée forma vers la fin d'avril 1569 le siège de Navarrenx (64) et
il fut décidé de prendre cette place par la famine. La place était munie de vivres
et d'une bonne garnison, commandée par le baron d'Arros, lieutenant de la reine Jeanne
d'Albret. Le comte Gabriel de Montgomery, un des chefs principaux des huguenots,
leva des troupes dans le Quercy et l'Albigeois et vint secourir Navarrenx. Sur son
passage, ce ne fut que désolation avec incendies d'églises et pillages. Ses troupes
(3000 hommes) pénétrèrent dans les Hautes-
Le vicomte de Terride, averti
de l'arrivée de Montgomery fit décamper son armée à Mauléon et à Orthez. Montgomery
marcha sur Orthez, en forma le siège et prit la place en 3 jours. Le vicomte fut
amené à Eauze où il mourut huit jours après.
D'après l'enquête du clergé, Montgomery, dans ce premier passage à travers la Bigorre
début août 1569, incendia les églises des paroisses suivantes : Lannemezan, Capvern,
Mauvezin, Lutilhous, Bégole, Burg, Campistrous, Lanespède, Ricaud, Ozon, Tournay,
Peyraube, Clarac, Goudon, Chelle-
L'église de Louey.
L'église a été reconstruite après l'incendie, mais on voit toujours
le mur-
Voici ce qu'écrit l'abbé Colomez dans son Histoire de la Province et Comté de Bigorre vers 1735 : « Lorsque Montgomery fut arrivé sur le côteau de Rustan qui borne la plaine de Bigorre, il considéra la ville de Tarbes. Soit qu'il craignît d'y trouver plus de résistance qu'il n'aurait voulu, ou qu'il voulût éviter d'y perdre son temps, il jugea à propos de n'y pas aller. Il passa la rivière de l'Adour à Montgaillard ; de là il descendit vers Laloubère, et laissant Tarbes à sa droite, il gagna la ville d'Ibos. La garnison de Tarbes, qui était de deux mille hommes commandés par le chevalier de Villembits, s'étant aperçue du passage des ennemis, leur fit une salve de coups de mousquets. Pour y répondre, ils détachèrent un parti qui commençait à mettre le feu à des maisons couvertes de paille dans le faubourg de la Sède. Mais une troupe de cavalerie, commandée par Jacques de Lavedan, prieur de Momères et vicaire général de Tarbes, courut après eux et les mit en fuite ; de sorte que Tarbes fut exempte, au premier passage de Montgomery, des maux qu'il avait faits dans sa route. »
Mais Tarbes dut subir le deuxième passage de Montgomery, nous le lisons toujours
dans Histoire de la Province et Comté de Bigorre vers 1735 : « Deux bigordains de
l'armée de Montgomery allèrent à Tarbes pour donner l'alarme au chevalier de Villembits.
Ils lui dirent que le comte de Montgomery s'avançait avec un puissant corps d'armée
et le canon de Navarrenx dont il voulait battre la ville, étant résolu de la prendre
et de mettre tout à feu et à sang. Ces malheureux espions, affectant d'être venus
pour donner un conseil salutaire à leur patrie, ajoutèrent que les murailles, étant
construites de cailloux ronds, ne pourraient résister à l'artillerie, que la longueur
de la ville demandait une garnison plus nombreuse qu'elle n'était, que la levée du
siège de Navarrenx et la prise d'Orthez avait tellement enflé le coeur des soldats
du comte que rien ne leur était difficile, et que les Béarnais étaient si encouragés
par ces avantages qu'ils viendraient au premier signal pour les renforcer et ravager
la Bigorre. A ce récit, on n'entendit que pleurs et cris dans les rues. Parmi cette
désolation, le chevalier de Villembits ne se crut pas assez en état de défense et
il renvoya les compagnies. Les habitants prirent leur parti : les uns se retirèrent
dans les montagnes, les autres dans les châteaux voisins où ils portèrent ce qu'ils
purent sauver. Les espions rapportèrent au comte l'état des choses. Il eut bien de
la peine à les croire. Mais enfin, n'en pouvant plus douter, il marcha vers Tarbes.
Sur sa route, il brûla et saccagea le monastère de Larreule, les lieux de Caixon
et de Baloc, la ville de Vic-
La destruction de Lourdes, pendant les guerres de religion.
On connaît la fin de l'histoire. Les catholiques prirent ensuite leur revanche sur
les protestants. En 1572 eut lieu le massacre de la Saint-
Un autre épisode qui concerne notre secteur, se passe en 1574 et nous est raconté
par le Guide du voyageur à Bagnères-
En 1574, le village de Trébons en flammes.